Texte publié par Sammy Ghozlan, Président du BNVCA et Evelyne Gougenheim, Secrétaire général
Le Bureau National de Vigilance Contre l’Antisémitisme refuse de désespérer mais appelle au suivi par des actes forts les paroles entendues. Depuis les multiples débats sur le voile, puis sur le burkini, aux prières de rues sans parler des imams aux prêches virulents dans des mosquées qui mélangent politique et religion, nous avons, depuis plusieurs décennies, assisté à un étalage de nos faiblesses au nom de la démocratie. Puis il y eut les mises à mort, les unes plus terribles que les autres d’Ilan Halimi au Père Hamel mais avec un fond sonore de plus en plus présent : islamophobie. Mais, comme le rappelait l’un des manifestants place de la République, les islamistes ont causé 263 morts, l’islamophobie 0.
De lâches petits renoncements
Depuis toutes ces années, le BNVCA se bat, dénonce, attaque en justice pour constater là aussi de grandes faiblesses. Les plaintes classées sans suite ont permis de faire comprendre que le pire est possible, qu’au nom d’une démocratie qui craignait de heurter certaines sensibilités, la voie était libre. 263 français tués, mis à mort, décapités, défenestrés, démembrés et l’appel à l’apaisement se faisait encore entendre. L’absence de procès pour Sarah Halimi, ce qui serait une catastrophe, serait une réelle victoire pour tous les activistes de la haine.
En novembre dernier le CCIF, qui dit défendre les musulmans, faisait retentir Allah oukbar dans les rues de Paris, à quelques mètres du Bataclan. Au milieu de cette foule, se trouvaient des élus en écharpe tricolore. L’engagement sans discernement d’élus palestinistes ou islamo-gauchistes a brouillé les lignes et rendu illisible la mission de nos élus. Ils ont trop souvent choisi d’être soumis à des impératifs en contradiction patente si ce n’est hostile envers la France, ses valeurs, son éducation, son art de vivre, son histoire et sa culture. En temps de guerre, c’est une trahison et les traîtres ne peuvent qu’être démis de leurs fonctions, un minimum. Pendant qu’eux ne sont pas inquiétés, d’autres font l’objet d’appels au meurtre avec transmission en public d’informations privées, véritables fatwas sur les réseaux sociaux. Parce qu’ils ou elles, comme Zineb El Rhazoui, osent dénoncer l’islamisme radical et ses dérives.
Il est grand temps de replacer l’église au milieu du village, selon cette jolie expression bien française.
Les réseaux sociaux ne peuvent rester les pourvoyeurs impunis de toutes les variétés de haine : anti-blancs, anti-France, anti-keufs, anti feujs (juifs et Israël). Le BNVCA continue à lutter et à assigner en justice ceux qui la propagent, en espérant que les nouveaux outils de dissuasion et de répression qui sont annoncés suite à l’appel au meurtre contre Samuel Paty, permettront, désormais, d’agir plus rapidement et plus efficacement. Ce fastidieux travail de dépistage systématique ne peut plus se heurter aux fins de non-recevoir de la justice : on ne peut plus examiner avec un œil naïf, ceux qui arment des bras qui tuent
Quant à l’Education Nationale, à tous les niveaux, professeurs principaux et proviseurs jusqu’aux rectorats, leur souci de « ne pas faire de vague » a permis de voir proliférer insultes et menaces, sans conséquences, si ce n’est, en règle générale, l’exclusion de …la victime. Rappelons pour mémoire que les élèves juifs ont du fait de cette situation, pour beaucoup, déserté l’école publique. Les élèves mais aussi, déjà, des professeurs. Une professeur de mathématiques, Mme Cohen avait subi des menaces et un véritable harcèlement en 2001 avec notamment des caricatures d’elle où on la voyait pendue par Al Qaïda. Elle finit, pour sa protection, à être mutée. Il n’y eut ni poursuites, ni sanction contre ceux qui la persécutaient. Même dès la primaire, l’école a été prise en otage par la violence et le BNVCA n’a que trop souvent entendu dire : « nous ne pouvons pas garantir la sécurité de certains élèves ».
Prise de conscience et menaces
Aujourd’hui la mort terrible de Samuel Paty semble avoir mené à la prise de conscience tant attendue. Expulsions, fermetures de mosquées, poursuite de ceux qui, sur les réseaux sociaux, crient leur haine : enfin des décisions sont prises.
Déjà, des voix se lèvent pour dénoncer les mesures prises par la France pour défendre ses concitoyens dans leur droit à vivre en sécurité. La Turquie, le Hamas ainsi que des Etats arabes et musulmans dont, faut-il le rappeler, chaque jour notre pays et les pays europééns accueillent des « réfugiés » ont lancé des appels au boycott ainsi que des imprécations diverses et vociférantes : la panoplie est complète pour fomenter la haine. Envers qui les nouveaux immigrés, entendant de telles déclarations, seront-ils loyaux ? Nous sommes face à un dispositif semblable à celui qu’a subi et subit toujours Israël, notamment par les actions de BDS. L’appel au boycott est un délit prévu et réprimé par la loi. Comme il l’a fait pour Israël, le BNVCA poursuivra en justice les internautes qui appelleront au boycott de la France et de ses produits
Est-il tard, trop tard ?
Il n’est jamais trop tard pour se lever et résister à un ennemi déclaré. Le BNVCA plus que jamais se doit de défendre les valeurs de la France, terre d’accueil pour ceux qui veulent s’y intégrer : en adoptant sa langue, sa culture et en respectant ses lois. Ce que firent les portugais, les italiens, les espagnols, les juifs et tant d’autres. Les juifs, toujours les premiers menacés, remplissent le rôle qui leur a été historiquement dévolu : le rôle de canari, celui qui détecte les émanations toxiques. Le BNVCA en est l’un des plus vigilants porte-paroles et à ce titre lance un cri d’alerte. Ne laissons pas la mort de Samuel Paty n’être qu’un chiffre de plus parmi tous les morts : il a pleinement assumé sa fonction de professeur des valeurs phares de la République : respect, liberté d’expression, courage. Soyons à la hauteur de ce qu’il représentait, de ce qu’il représente et représentera toujours : un homme qui se tient debout pour défendre sa culture et son identité. L’enjeu est majeur, ne baissons pas la tête, il est temps d’affronter nos démons qui portent un nom : terrorisme islamiste. Donnons-nous les moyens, dans le cadre démocratique et républicain, de faire taire ceux qui n’aiment que la France apeurée et soumise. Du haut de notre histoire partagée, tous ceux qui ont sacrifié leur vie pour défendre notre drapeau nous y encouragent : la France mérite qu’on la protège et qu’on la défende. Maintenant.